Proptech : Comment l’immobilier se réinvente-t-il ?
Entretien avec Nicolas KOZUBEK, directeur du Propel by MIPIM chez Reed Midem et Arnaud MÉNARD, associé chez Impulse Partners
Replay webinar du 08/09/2020
Les 14 et 15 septembre 2020 a lieu à Paris la nouvelle édition du salon Propel by MIPIM, anciennement connu sous le nom de MIPIM Proptech et qui s’inscrit dans le cadre de la Real Estate Week : véritable point de rencontre et d’impulsion du changement pour l’ensemble des acteurs du secteur immobilier et de l'environnement urbain ; mais aussi le rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir notre solution Proptech de gestion en SaaS du contrôle d’accès et de l’accueil visiteurs, conçue pour booster la flexibilité et le niveau de sécurité de vos bâtiments.
Pour l’occasion, Nicolas KOZUBEK, directeur de Propel by MIPIM chez Reed MIDEM, Arnaud MÉNARD, associé du cabinet de conseil en stratégie de l’innovation, Impulse Partners, et Jeremy Fain, directeur général de Welcomr, se sont réunis autour d’un webinar exceptionnel afin de discuter ensemble de l'avenir du secteur de l'immobilier et de l'accélération de sa transformation.
Qu’est-ce que la Proptech ?
D’après Arnaud MÉNARD, la Proptech peut se définir d’abord très simplement comme une structure qui apporte des solutions technologiques et les mets au service du secteur de l’immobilier. Plus largement, elle englobe l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur immobilière ; “on pense notamment aux promoteurs, et aux foncières immobilières, mais il y a encore aujourd’hui des tonnes d’acteurs avec lesquels il y a matière à travailler pour évoluer et aller plus loin : les commercialisateurs, les notaires, les facility managers, etc.”
La Proptech peut également trouver une définition dans la manière dont on crée, par les avancées technologiques, scientifiques, et l’usage qu’on en fait, de nouvelles opportunités. “A la fois, la Proptech propose de nouvelles opportunités, parce qu’il y a de nouveaux outils, qu’on peut maintenant collecter un certain nombre d’informations sur les bâtiments, qu’on peut avec des algorithmes obtenir des data hyper pointues sur des sujets, qu’on peut utiliser les bâtiments d’une autre manière, etc. ; de nouvelles opportunités presque de déplacement, de repositionnement des acteurs de l’immobilier.”
Si l’on prend l’exemple d’une foncière commerciale : elle ne parle plus aujourd’hui seulement d’immobilier, mais aussi de média, cherche à estimer le nombre de personnes qui passent devant les vitrines, qui rentrent dans les magasins, et comment cela se traduit en achat. “La Proptech permet dans ce cas présent, un réel glissement de la foncière commerciale, vers un nouveau positionnement stratégique. A l’inverse, la structure ne doit pas dépendre de la tech pour définir toute sa stratégie ; elle a sa propre stratégie et va s’appuyer sur des outils technologiques voire contribuer à les créer, pour pouvoir étendre sa chaîne de valeur, affirmer ou reconsolider son positionnement ou prendre le leadership sur un certain nombre de sujets.”
Aujourd’hui ce sont plus de 3 000 startups de la Proptech recensées en France. Quelles sont les spécificités du marché français de la Proptech ?
Nicolas KOZUBEK tient à faire remarquer qu’il s’agit là d’une question ancrée dans les moeurs françaises ; cette manière de se définir par ce qui nous diffère des autres pays.
Pour le directeur du Propel by MIPIM, il n’y a finalement pas en France une ébullition du marché de la Proptech plus forte qu’ailleurs dans le monde, mais nous n’avons toutefois pas à rougir de toutes les initiatives qui ont été mises en place depuis plusieurs années. “Bien sûr si l’on se compare au marché américain de la Proptech on constate une différence majeure d’échelle, mais cela fait déjà un moment qu’en France des démarches diversifiées, qui ne sont pas toutes les mêmes, sont lancées, tournées vers cette volonté d’évolution et de transformation. Comme à l’étranger, et à l’image du marché de l’immobilier en général, le marché de la Proptech en France est un marché local, avec des enjeux de réglementation et de gouvernance à maîtriser.”
Quelles sont les particularités de la relation startups / grands groupes dans la Proptech ?
Il ne faut surtout pas sous-estimer la complexité de la relation startup / grands groupe, beaucoup plus complexe qu’une relation acheteur / vendeur. On est d’avantage sur des questions de conduite du changement. Intrinsèquement, la startup a en effet une nécessité d’éducation de son marché. Elle doit aider son marché à arriver à maturité, acculturer son interlocuteur, lui faire comprendre et le faire progresser dans la réflexion et en même temps lui vendre sa solution. Si la relation startup / grand groupe passe in fine par une transaction commerciale, c’est en réalité avant tout par l’établissement d’un lien de confiance et une volonté d’avancer conjointement qu’elle doit se manifester.
La crise sanitaire que l’on traverse actuellement donne-t-elle lieu à de nouveaux besoins en termes de Proptech ?
Il est peut-être un peu trop tôt pour en tirer de réelles conclusions, puisque de nombreuses entreprises cherchent encore actuellement la nouvelle voie qui va les porter à moyen-terme et l’innovation va forcément s’inscrire dedans, mais cette crise va probablement mettre un terme pour un temps aux “expérimentations pour expérimenter” et tendre vers l’accélération de l’adoption de solutions qui vont résoudre des problèmes identifiés comme urgents et importants et représenter un enjeu de taille pour les “earlier stages” à chercher plus rapidement à monter en compétences et adopter des solutions qui soient adaptables sans trop de complications. Enfin, une autre tendance tend à impacter le processus de recrutement de l’entreprise qui est amenée à se demander à quelle poste il peut être stratégique de recruter des individus capables d’amener du changement, de s’adapter et de porter de réels projets d’innovation.
Ceci n’est bien-sûr qu’un simple aperçu de la discussion passionnante que nos interlocuteurs ont mené et à laquelle vous pouvez accéder dans son intégralité en visionnant le replay, disponible ci-dessous :
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